Mercredi 28 mai 2008 Ã 0:45
La France n'avait pas changé. C'était le réveillon et, perdu dans ses pensées, les yeux vaguement dirigés vers la tombe de Nathan, une rose noire à la main, Jean se demandait s'il allait rendre une visite à l'improviste à ses parents. Après tout, avec l'aide de Nathan, il c'était plus ou moins reconstruit et se sentait assez fort pour les voir.
Il commençait à s'avancer vers la tombe quand il la vit. Elle était plus belle que jamais, et bien que sa seule envie ait été d'être plus près d'elle pour toujours, il arrêta sa marche et ne bougea plus jusqu'à ce qu'elle se soit totalement éloignée de son champ de vision. Il déposa la rose sur la tombe et entendit Nathan à ses côtés "Espèce d'idiot tu me prends pour une fille à m'offrir des fleurs au lieu de lui courrir après ?". Jean ignora cette remarque et rentra chez lui. Il prit place à la table du réveillon et tout se passa avec un naturel absolument surnaturel. Il n'avait jamais quitté cette maison et on l'attendait évidemment pour réveilloner. Jean se demandait depuis combien de temps on l'attendait comme ça. Personne ne lui posa de question, sur aucun sujet. Après le repas, Jean monta dans sa chambre et Nathan l'y rejoind. "On en a passé de bons moments, pas vrai ?". Nathan avait raison sur toute la ligne, les photos accrochées au mur étaient là pour le prouver. Certainement les meilleurs moment de sa vie.
" Il est temps d'en repasser d'autres et des meilleurs Jean.
-- Pas tout de suite. J'ai encore besoin de toi. Et on passe de bons moments, là , tout les deux, non ?
-- Je reste avec toi, tu crois quoi ? Mais il y a un seul problème, je suis mort. Il est temps que tu repasses d'autres moments avec des gens vivants. Avec elle.
-- Je ne veux plus qu'on parle d'elle."
Nathan dût se vexer car il ne dit plus rien, et son image devint evanescente.
Jean ne voulait pas assister à l'ouverture des cadeaux devant le sapin, ni expliquer ça à ses parents. Il détacha une photo de Nathan de lui avec leur copine de colonies en train de se donner un air de charmeur, sortit discrètement de sa chambre descendit les escaliers et prit le chemin de l'aéroport sans que personne ne le remarqua. Jean passa les premières heures de Noël, en l'air à penser à elle et à se demander pourquoi Nathan ne revenait pas. Il regardait la photo en souriant pendant les sept heures de vol.
De retour dans sa chambre, il accrocha. Nathan lui manquait de plus en plus et une même question tournait dans sa tête : "Pourquoi je ne lui ai pas parlé ?".
crapulerie publiée par Céline