Dans ma grande sagesse, il m'arrive parfois de faire part en privé de mon expérience personnelle à certaines personnes traversant des peines de coeur. Il m'est arrivé récemment de le faire, et de me dire que pourquoi pas cela pouvait serir à d'autres personnes ...
Ah ... les peines de coeur, on m'a dit que cela passerait, ma tristesse et mon chagrin. Cela ne vous énerve pas vous quand on vous dit ça ? Après tout ce n'est pas ces gens là qui souffrent, et puis qu'est-ce qu'ils y connaissent à l'amour ? Et à la souffrance ? Est-ce qu'ils ont ne serait-ce qu'une fois dans leur vie aimé comme vous vous avez aimez ? Et pour dire la vérité, comme vous vous aimez encore ? Est-ce qu'il ont déjà pleuré jusqu'à l'épuisement ? Après tout, ils ne sont pas vous, comment peuvent-ils savoir que cela passera ?
J'ai aimé. J'ai souffert. Aimé au point que toutes les nuits durant trois mois toutes les nuits le même cauchemard où on se séparait... Et souffert, souffert au point que je remarquais qu'en trois semaines c'était le premier jour où je ne pleurais pas. Pas où je ni pensais pas, ni où je ne souffrais pas, simplement le premier jour où j'arrivais à garder ces larmes en moi. Et j'ai souffert au point d'être cette fille qui cesse de s'alimenter pour un chagrin d'amour, la fille qui perd ses bagues parce que ses doigts deviennent trop maigres. Cette fille qui a eu besoin de l'aide d'une psychiatre pour s'en sortir, qui a du s'investir financièrement pour y arriver, puiser dans des forces qu'elle n'avait même pas et se forcer à parler. Qu'on ne me dise pas que je n'ai pas souffert ni que je n'ai pas aimé...
Je crois qu'à ce moment là , la peine aurait été réellement moins grande si j'avais su qu'un jour je serai capable d'aimer à nouveau, de rencontrer quelqu'un et d'être heureuse. En réalité, c'est ça le point important : même si la douleur passe, quel intéret cela a-t-il si on ne retrouve pas la sensation de planer qu'on avait auparavant ?
Il m'a fallu du temps, beaucoup de temp, beaucoup ...
Aujourd'hui, je vis cette belle histoire de deux ans... (c'est rien sur une vie mais cest quand même ma plus belle histoire). Je croyais ne jamais retrouvé ce que j'avais perdu, j'ai trouvé mieux. J'ai trouvé ce que je ne pensais pas exister. La vérité, c'est que j'étais même trop blasée de la vie et de ces possibilités de bonheur pour le remarquer. Je dois lui rendre cet hommage : j'ai été incapable de trouver le bonheur en amour, mais c'est lui qui m'a trouvée... Je pourrai en parler des heures de la beauté de cette certitude qui m'habite, de l'absence de peur de perdre l'autre, de la confiance qu'il soit là demain et tout les autres jours d'après ... mais tout ce que je voulais dire c'est que c'était possible, et qu'après avoir souffert comme jmais je n'aurai cru possible d'autant être dévasté je suis heureuse en amour à en faire vomir d'envie l'amour lui-même ;) Avec beaucoup de patience, ça passe, c'est vrai ... Et avec encore plus de patience, on trouve bien mieux que ce qu'on avait connu ...