L'enterrement avait eu lieu sous la neige : très pittoresque. Jean n'avait pas pleuré, mais il était vide et n'avait plus la force de s'occuper de qui que ce soit. Il était plongé dans une crise de mutisme sans précédent. Il ne désirait qu'une chose : devenir autiste mais il avait beau essayer cela ne marchait pas. Aurélie lui tenait la main. Et elle ne l'avait pas laché durant tout le mois de janvier. Elle s'occuait de lui comme de quelqu'un incapable de se débrouiller tout seul.
Jean parlait peu. Vraiment très peu. Il retournait en cours, rentrait, révisait ses cours, se couchait. La situation devenait de plus en plus dure pour Aurélie. Mais elle avait tenu bon vraiment longtemps. Un jour elle lui a simplement expliqué que s'il voulait s'en sortir lui seul pouvait le décier et elle est partie. Elle n'avait pas tort, personne ne pouvait l'aider mais il ne voulait absolument pas s'en sortir. Alors elle est partie. Il l'a perdue et il n'a même rien dit.