welcometomymind

sortez du troupeau

Mardi 1er avril 2008 à 13:48

          Cela faisait la dixième fois que Jean lisait et relisait ça. Son cours n'était pas particulièrement passionnant et, installé au fond de l'amphithéâtre, il passait le temps en déchiffrant les inscriptions laissées sur l'immense table par des étudiants ayant connu le même problème que lui. Il s'attarda avec un sourire amusé sur "n'écoutant que son courage, qui ne lui disait rien du tout, il se garda bien d'intervenir", à côté d'un "rage against the machine" rebel fit entrer dans sa tête des images familières.
          On n'est que mardi et voilà qu'il rêve déjà à son week-end; il est entouré de tout ses amis et de tas de gens qu'il ne connait pas, la main pointé vers le D.J les doigts repliés à l'exception de l'index et de l'auriculaire; le signe de reconnaissance du mouvement Punk. En fait, rien à voir avec lui, mais l'habitude de cette boite sur Killing in the name of est de tous faire ce même geste et s'il y va et continuera d'y aller c'est bien pour être comme tout le monde et éviter à tout prix de se différencier. C'est ainsi qu'il s'amuse, tout le monde a le droit de mettre pause sur son cerveau de temps en temps, tout le monde a le droit d'être un mouton. Jean avec son tee-shirt "sortez du troupeau" revendiquait son droit d'être un mouton, ce qui le différenciait peut-être déjà de tout les autres pulls à pattes ...
          Retour au départ : comment être un bon mouton ? Pour commencer, Jean était sur que les moutons ne se posent jamais cette question mais il aperçut la lueur d'une réponse ; peut-être simplement quand il n'y pas plus personne autour de soi à qui être comparé. Et il relu le premier texte qui se différenciait de tout les autres par sa longueur, lui aussi était un mouton se différenciant de tout le reste du troupeau. Ce texte c'était Jean. Mais qui aurait remarqué sa différence s'il avait été le seul sur une table, seul sur l'amphithéâtre, le seul texte du monde entier ? Jean décida donc du haut de ses dix-neuf ans que la norme n'était après tout qu'une série d'exemple plus ou moins nombreux, ni plus ni moins, et qu'elle partait toujours d'un point de vue. Des gens élevés dans une famille très religieuse même si aujourd'hui ce sont eux qui font partie de la minorité trouveront toujours hors-norme d'avoir des enfants hors des liens du mariage, le PACS ou l'IVG, toutes ces choses assimilées et indifférentes pour la plupart des gens. Jean allait louper ses exams, il devait peut-être faire philo, comprendre les choses et réfléchir l'intéressait beaucoup plus que les effets directs du droit communautaire sur le droit interne.
          "Revenons à nos moutons" (il sourit timidement devant ce pauvre jeu de mot), il ne répondait pas à la question. Ce texte était une apostrophe directe, on lui posait une question. Et personne ne pouvait savoir depuis combien de temps cette question était là, attendant un jour qu'on y réponde. Il n'eût même pas le temps de tout relire, de bien placer les idées dans son esprit que déjà le prof remerciait de sa chaire son auditoire d'avoir passer une heure à ne pas l'écouter. Après avoir jeter un coup d'Å“il à l'avant , Jean s'aperçut qu'après tout certaines personnes s'intéressaient peut-être au sujet, ou du moins à leur note semestrielle, car déjà on voyait les élèves en grande discussion avec ce maître de conférence dont quelques bribes parvenaient à l'amphithéâtre par l'intermédiaire du micro qu'il avait oublié d'éteindre, peut-être à dessein ...

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Vendredi 28 mars 2008 à 1:25

             Tu n'as jamais eu envie, à la fin de ces journées qui n'ont l'air de jamais finir, de t'en aller, loin ? Tu quittes ce lieu où tu viens de passer ta journée, clone de centaines d'autre, tellement de journée derrière celle-ci qu'elles paraissent sans fin. Et là, tu n'as qu'une envie, tout dégager, interrompre réellement cette suite, en finir avec cette routine, aussi agréable puisse-t-elle être. Partir, dans une autre patrie, voir le ciel, la mer et la montagne, ne même pas prendre le temps de faire ses valises, partir à l'improviste, sans prévenir, sans prévoir, sans même y penser, juste le faire, y aller...
         Allez là où personne ne te connaitra, voir des visages que tu n'as jamais vu et qui ne t'ont jamais vu. Entouré de gens, de tas de gens mais tous inconnus, un endroit infini où rien ne nous enferme, où personne ne connait ton passé et où personne ne s'en soucie. Un endroit tellement vaste, et qui jamais de toute l'histoire n'a connu de barrière, que tes yeux jamais ne pourront en voir le bout. Aller au delà des étoiles. Aller au delà de ton corps et de ton âme, aller bien plus loin que tout ce qui est en toi.
           N'as tu jamais eu envie à la fin de ces journées qui n'ont l'air de jamais finir, de t'en aller, loin, de voir de tes yeux qu'il te reste le monde entier à découvrir, cet espace incroyable entrant en toi et de te sentir ne serait-ce u'une fois réellement libre ?

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Vendredi 24 août 2007 à 0:18

Mon amour,

            La douleur de ton absence prochaine me maintient éveillée, me serre la gorge et me cause une étrange sensation au niveau des yeux. Bien sur, je m'efforce de ne pas penser à ce qui n'est pas (encore), mais sans ton corps près du mien, mon coeur reste persuadée que tu n'es déjà plus là.

           Tu vas atrocement me manquer et je vais en souffrir, je le sais par avance, je n'aime pas ça et j'essaierai surement de me protéger. Cependant, sache que toutes les barrières que je pourrai ériger dans ce but, ne changeront rien au fait que je t'aime, que tu me manques et que j'ai besoin de toi ... Pardonne-moi par avance si dans un avenir proche, je fairai mon possible pour dissimuler cette horrible faiblesse, mêlée d'amour, de manque et de dépendance. Ne me le rappelle pas, s'il te plait, je vais faire mon possible pour l'oublier, oublier que j'ai mal, oublier le manque qui me ronge de l'intérieur jusqu'à faire de moi quelqu'un de froid, de distant et qui n'a d'intéret pour rien à part pour cette seule personne et les merveilleux souvenirs qu'elle lui a permis d'acquérir... ; ses baisers, ses caresses, sa voix, et des mots qui vont résonner dans sa tête à l'infini : "je veux un enfant de toi".

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Mardi 13 février 2007 à 23:05

Je rentrais chez moi, la tête enfoncée dans mes épaules à cause du froid, les mains bien au fond des poches: l'hiver allait être glacial. Je lève les yeux vers la fenêtre de ma chambre en approchant de chez moi, comme je le fait toujours. La lumière est allumée. Je vois mes étagères remplies de livres et une infime partie de ma chambre. Drôle d'impression de voir sa chambre en sachant que je ne suis pas dedans. Comme le préssentiment d'un grand boulversement.

La clef rentre dans la porte d'en bas, tourne, j'entre: rien d'anormal. Je monte les escaliers, entend du bruit chez moi, la radio, mes parents: rien d'inhabituel. La clef rentre à nouveau, tourne j'entre : tout va bien. Mes parents ne me saluent pas: j'ai l'habitude, tout va bien. J'entre dans ma chambre et suis arrêté par la stupeur, ce que je vois est impossible irrationnel, je contemple l'iréel. J'étudie de près la personne qui a pris possession de ma chambre, tranquillement assise à mon ordinateur en train de taper un texte. Et cette personne c'est... moi.

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Mardi 13 février 2007 à 23:01

1ère rencontre

J'arrive vers toi et m'excuse de mon retard. Tu me regardes, tu me souris et je n'entend pas ce que tu me dis. Je me sens bizare et simplement heureuse de voir que tu me souris. Je ferais n'importe quoi pour te plaire. Je serai drôle et spirituelle, entreprenante et timide, amoureuse, romantique et libre...

Je te désire depuis ce premier regard que tu as porté vers moi, j'ai les yeux plein d'étoiles j'en suis sur. Je te vois entouré d'une drôle de lumière qui m'attire, j'ai envie de la toucher pour voir si elle est bien réelle. Je plaisante, te parle de livres et de cinéma, je me moque de toi pour faire croire que je suis à l'aise mais tout ce que je veux c'est te faire mille compliments.

Soudain, ta main s'approche de la mienne. Mon corps entier est traversé de picotements, mon coeur bat plus vite, j'ai très chaud, j'ai froid, je regarde bêtement nos mains entrelacées en souriant. Tu poses doucement ton idex sous mon menton, le soulève délicatement, je me vois dans tes yeux, les plus magnifiques miroirs, le plus beau reflet de moi-même. On se sourit. Rien d'autre au monde n'existe à part NOUS.

On s'aime.

Ce qu'ils ne voient pas

Il faisait sacrément froid ce jour là sur son épaule. J'avais replié mes ailes bleues devant mon corps pour pas qu'elle les abîme en se coiffant. Il faut dire que je suis bien plus coquette et sexy que le Jimminy Criket de Pinocchio. Elle est très en retard mais je ne veux pas qu'elle y aille tout de suite, c'est un jour important, il faut qu'elle se fasse jolie. C'est aujourd'hui qu'elle la rencontre. Tout est prévu depuis si longtemps, son destin l'attend. L'âme jumelle de la sienne.

Elle arrive enfin face à ce qu'elle a toujours recherché. Elle ne sait pas quoi dire mais je parle à travers elle 'désolé de mon retard'. Ces humains... toujours incapable de se débrouiller seuls. Mon humain est fébril, totalement incontrolable, il a des idées folles, il est comme un chien fou impossible à calmer, il ferait n'importe quoi pour lui plaire. Je l'aide en lui envoyant de la poussière d'étoiles dans les yeux pour le rendre plus attirant. La fée de l'autre humain a de magnifiques ailes turquoises, c'est une fée d'un niveau supérieur. L'humain dont elle a la charge doit être drôlement exceptionnelle pour qu'on lui ait confié. Elle l'entoure d'un halo de lumière pour que mon humain fasse le papillon et aille s'y brûler les ailes. Mon humain a l'air ridicul tellement il essaie d'être à la hauteur mais la poussière d'étoile lui donne un air touchant... il en est déjà amoureux c'est certain.

Et sa main s'approche de la sienne... je lui envoie des picotements en me balladant partout sur son corps, je lui envoie tour à tour froid et chaleur pour qu'il s'inquiète et arrête de regarder bêtement leurs mains enlacées. Heureusement que l'autre fée est douée. Son humain pose son doigt près de moi, soulève son menton. Ils se regardent. L'autre fée me fait un clin d'oeil; ils sont vert et des étoiles sont en mouvement à l'intérieur. Les deux humains se sourient. L'autre fée et moi faisont disparaitre tout ce qui les entoure.

Ils s'aiment.

crapulerie publiée par Céline

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