C'était la première fois que je faisais le chemin du retour. Abandonnant mon coeur à l'extérieur de mon corps.
J'avais mal, et chaque chose que je voyais me donnait envie de pleurer, ayant conscience que je les voyais seule, et que je voulais les voir à deux. J'avais plus envie de passer sous ce train que de le prendre. Le bas de mes paupières était chaud, cela faisait longtemps que je n'avais pas connu ça. J'avais peur, pas seulement de perdre entièrement ce que j'avais laissé derrière moi, pas seulement de ne pas supporter le manque, mais aussi de redevenir celle que j'étais avant: quelqu'un de froid, quelqu'un de distant. Quelqu'un qui ne peut se conformer aux normes sociales parce que ses pensées sont ailleurs, qui ne peut rire, ne peut être drôle et amusante parce que son bonheur est ailleurs, une possiblité de bonheur impossible à se sortir de l'esprit.
A force de vouloir minimiser mon attachement, je me rend compte aujourd'hui que je suis seule... sans personne qui ne pourrait me comprendre et comprendre ce que je ressens avec ces seuls mots " elle est partie".