"Avoir le vertige c'est être ivre de sa propre faiblesse. On a conscience de sa faiblesse et on ne veut pas lui résister, mais s'y abandonner.On se soûle de sa propre faiblesse, on veut être plus faible encore, on veut s'écrouler en pleine rue aux yeux de tous, on veut être à terre, encore plus bas que terre. [...] Le vertige c'est le désir insurmontable de tomber."
"L'existence n'est pas ce qui s'est passé, l'existence est le champ des possibilités humaines, tout ce que l'homme peut devenir, tout ce dont il est capable."
"Le romancier n'est ni historien ni prophète : il est explorateur de l'existence."
"On se résigne à perdre un amour pour une raison. On ne se pardonnera jamais de l'avoir perdu sans raison aucune."
"La Russie communiste avec la dernière guerre mondiale a gagné en même temps la guerre des symboles : [...] elle a réussi, au moins pour un demi-siècle, à distribuer les symboles du Bien et du Mal. C'est pourquoi, dans la conscience européenne, le goulag ne pourra jamais occuper la place du nazisme en tant que symbole du mal absolu. C'est pourquoi on manifeste massivement, spontanément contre la guerre au Vietnam et pas contre la guerre en Afghanistan. Vietnam, colonialisme, racisme, impérialisme, fascisme, nazisme, tous ces mots se répondent comme les couleurs et les sons dans le poème de Baudelaire, tandis que la guerre en Afghanistan est, pour ainsi dire, symboliquement muette>, en tout cas au-delà du cercle magique du Mal absolu, geyser de symboles. [...] (Le critère de la maturité : la faculté de résister aux symboles. Mais l'humanité est de plus en plus jeune.) "
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" A ses débuts, le grand roman européen était un divertissement et tous les vrais romanciers en ont la nostalgie !"